Pour un dirigeant d’entreprise, aborder une situation telle que celle du COVID est une gageure. Du jour au lendemain, les bureaux ferment, les équipes sont en télétravail, les chantiers se mettent à l’arrêt … tous les fondamentaux sur lesquels nous avions construit la société sont brusquement suspendus. Dans cette situation-là, le premier réflexe consiste à trouver des réponses issues d’expériences passées similaires : deux des associés de Lymo ont en effet traversé la crise de 2008 dans le giron d’un fonds d’investissement et en ont tiré de riches enseignements. Puis, on fouille la littérature pour identifier les bonnes pratiques des temps de turbulences. Après tout, la crise de 2008 n’est pas si loin, certains ont analysé les meilleurs conduites à tenir (cf. ici par exemple). Forts de ces réflexions, nous avons depuis le confinement mis en place une stratégie qui tourne autour de 4 étapes, que nous détaillons ci-dessous :

L’objectif de ces réflexions ? Permettre non seulement de surmonter la crise, mais surtout identifier comment en sortir plus fort.

  1. Analyser notre exposition au risque

L’exposition au risque est avant tout financière, car en temps de crise les recettes se font rares alors que les charges fixes (salaires, loyers, etc…) continuent d’être payées. Par conséquent, la première action nécessaire concerne la mise à jour du tableau de trésorerie, c’est-à-dire le tableau des futures rentrées et sorties de cash, réalisées en fonction de divers scénarios : quand le confinement s’arrêtera-t-il vraiment ? Y aura-t-il un reconfinement ? Est-ce que les mairies vont de nouveau octroyer des autorisations d’urbanisme ? Cette étape doit se faire relativement rapidement, dans les grandes masses, car d’une part personne ne sait vraiment à ce stade quelle sera l’ampleur de la crise, et d’autre part il faut vite avancer vers l’étape n°2, peut-être la plus cruciale de toutes.

  1. Se mettre en sécurité financière

Une fois que les grandes tendances de cash ont été simulées, il s’agit de très vite se mettre en sécurité financière. Le grand principe est simple : faire rentrer le plus d’argent dans les caisses et en laisser sortir le moins possible. C’est à cela que servent notamment les prêts garantis, ou le chômage partiel, que l’Etat a mis en place. Une revue très fine des paiements à venir doit également être réalisée. Des reports de charge (loyers, charges sociales…) doivent être demandés. L’objectif est de calculer combien de mois la structure peut tenir dans le pire des cas.

  1. Protéger le business existant

Après le rush des premières semaines, occupées à gérer l’arrêt de l’activité en télétravail et la mise en sécurité financière de l’entreprise, vient le moment de se poser et de réfléchir aux façons de consolider le business existant. Pour nous, cette phase est l’occasion de mettre en place les outils préconisés dans Scaling Up, le livre dont j’ai déjà fait le résumé sur le blog. Nous sommes donc par exemple en train de rédiger les process clés et leurs responsables, et de reprendre et d’améliorer l’organisation en définissant des métriques et KPI clairs.

  1. Réfléchir à un avantage de long-terme

La crise créée des opportunités. Nous savons tous que le monde de demain sera plus digital, la période que l’on vit ne fait que le confirmer. Chez Lymo nous réfléchissons déjà à des innovations, comme celle permettant à nos investisseurs d’acquérir d’autres titres financiers que des obligations de crowdfunding. C’est dans ces périodes de cris qu’il faut savoir déceler et créer des opportunités.

 

En conclusion, nous sommes encore au milieu du gué, mais avoir un plan clair dans cette période troublée est un atout indéniable, qui vient s’ajouter au modèle défensif de la mini-résidence. Nous sommes donc prêts à attaquer les mois qui arrivent avec humilité, mais aussi avec envie et de manière offensive.