Ces dernières semaines, nous avons accéléré le nombre de projets mis en ligne sur la plateforme. A tel point que les sommes collectées correspondent en un trimestre à 80% de ce que nous avions collecté sur 12 mois l’année dernière. Cette accélération engendre parfois sur les forums de commentaires s’interrogeant sur notre capacité à mener à bien tous ces projets immobiliers. C’est tout à fait compréhensible, et il me paraissait opportun de décrire la réflexion que nous menons en ce moment pour répondre à cette problématique.
Lymo a pour challenge de gérer beaucoup de petits projets
Le positionnement de Lymo sur le créneau de la mini-résidence (contrairement aux acteurs les plus renommés de la promotion immobilière – Bouygues Immobilier, Kaufman&Broad, etc …) engendre 2 avantages et 1 inconvénient. Les 2 avantages sont que contrairement aux promoteurs nationaux, nous n’avons pas de problèmes à trouver des terrains (car les terrains de petite taille sont plus nombreux) et pas de problème à vendre des logements (car la mini-résidence plaît grâce à son faible nombre de logements, ses faibles charges et l’absence de logement social). En revanche, pour produire 100 logements, nous devrons réaliser 10 projets de 10 logements alors que les acteurs précédemment cités seront plutôt sur une volumétrie de 2 fois 50 logements. Et gérer 10 projets au lieu de 2 entraîne une complexité bien naturelle à comprendre.
L’objectif ne doit pas être de réfléchir plus, mais moins
Face à ces enjeux, le réflexe naturel est celui de vouloir travailler davantage, contrôler davantage, réfléchir davantage. Or c’est précisément l’inverse qui doit se produire. Comme il expliqué dans cet excellent article, l’humanité progresse à chaque fois que l’homme réussit à mettre en arrière-plan (« arrière-planiser ») des tâches rébarbatives qui l’empêchent de faire ce qui est nécessaire à son développement. C’est en libérant au maximum le temps de cerveau disponible qu’on procède à des avancées majeures. Comme le résume le mathématicien anglais Alfred North Whitehead qui est à l’origine de l’article :
« It is a profoundly erroneous truism, repeated by all copy-books and by eminent people when they are making speeches, that we should cultivate the habit of thinking of what we are doing. The precise opposite is the case. Civilization advances by extending the number of important operations which we can perform without thinking about them. Operations of thought are like cavalry charges in a battle — they are strictly limited in number, they require fresh horses, and must only be made at decisive moments.
Mais la promotion est une somme de prototypes
Fort bien, me direz-vous, mais comment appliquer cet élégant principe à la promotion immobilière ? Comment peut-on automatiser, voire « arrière-planiser », une industrie qui est en fait une somme de prototypes ? Deux projets immobiliers à quelques dizaines de mètres l’un de l’autre peuvent en effet différer du tout au tout, car d’une rue à l’autre l’environnement, les voisins, les règles d’urbanisme peuvent changer. Les procédés constructifs peuvent aussi changer, à 2 rues près, en fonction du sol de telle ou telle parcelle. Aucun promoteur à notre connaissance ne fabrique en série, car les projets diffèrent totalement, mais les constructeurs de maisons individuelles construisent eux en série, car le nombre de modèles qu’ils proposent en catalogue sont limités et ils achètent en gros. Et si Lymo, avec son concept mono-produit de mini-résidence pouvait se rapprocher du modèle des constructeurs de maisons individuelles ?
Lymo doit donc affiner son produit, écrire ses processus et les mettre en arrière-plan
C’est précisément ce que nous sommes en train de faire. Nous avons passé les derniers mois à rencontrer les vendeurs de logements neufs et ils nous ont indiqué quel était le produit idéal pour eux, celui le plus facile à vendre. Nous allons donc rationnaliser notre production (géographiquement et par produit) pour que 80% de notre production suive ces recommandations. Dans chaque secteur de notre société, de la recherche foncière à la vente de logements et passant par la conduite des travaux, nous allons formaliser nos processus pour « arrière-planiser » les tâches. Nos logiciels sont par exemple en voie de sélectionner automatiquement pour nous les parcelles pertinentes, laissant à nos négociateurs la seule tâche critique où ils doivent apporter leur valeur ajoutée : la négociation avec le vendeur. Notre plateforme de crowdfunding « arrière-planise » complètement déjà la recherche de fonds propres : en quelques minutes, nous collectons des centaines de milliers d’euros, là où le processus prenait plusieurs semaines il n’y a de cela que quelques années. « Arrière-planisons » ainsi en profitant de notre ADN informatique historique, et laissons le temps de cerveau disponible aux tâches essentielles.
Conclusion
L’arrière-planisation n’est pas une stratégie en soi, c’est un moyen d’améliorer l’efficacité opérationnelle. Je dirais même que cela devient une nécessité dans le cas de Lymo, qui a la particularité de faire beaucoup de petits projets. La stratégie, elle, reste claire : se positionner comme l’acteur de référence des mini-résidences. L’urbanisation est un enjeu mondial : la population urbaine mondiale va croître de 60% d’ici 2050(source : ONU). Le défi sera d’accueillir un maximum de nouveaux arrivants tout en réduisant les dépenses d’infrastructures nécessaires pour y arriver : la densification douce (dans les dents creuses) est une solution à ce problème, et aucun grand acteur ne le traite : fonçons !
Votre néologisme « arrière-planiser » est un barbarisme. C’est horrible. Ayez pitiez de vos lecteurs, épargnez nous ce fardeau. Cela dégoûte de lire votre article pourtant intéressant par ailleurs.
Vous avez des atouts et des idées, ne gâchez pas tout en écorchant la langue.
Bonjour,
Vous aurez remarqué que nous avons pris bien soin d’enfermer ce néologisme derrière les barreaux protecteurs de guillemets 🙂 Le néologisme perturbe, mais c’est justement là son but : il permet de faire réfléchir. L' »arrière-planisation » n’est pas tout à fait l' »automatisation », terme que nous aurions pu aussi utiliser. Mettre en arrière plan, c’est avoir le luxe de ne plus penser à quelque chose, alors qu’il faut toujours un contrôle humain de l’automate.
« arrière-planiser » : fonctionner en tâche de fond
« arrière-planisation » : Tâche de fond
« La plateforme de crowdfunding fonctionne déjà complètement en tâche de fond ». Pas tout à fait, le contrôle humain reste, ne serait ce que via vos réponses aux commentaires. Ce n’est pas encore votre hogramme robotisé qui nous répond et je m’en réjouis…
Vous avez raison, il reste quand même un peu d’humain… Mais cela illustre l’idée. Et les chatbots vont peut-être arriver un jour !
L’image de M. Alfred North Whitehead : « Operations of thought are like cavalry charges in a battle » est belle et bonne, à condition que ce soit pas « The Charge of the Light Brigade » qui fut un désastre mémorable pour la cavalerie de Sa Majesté pendant la guerre de Crimée en 1854. ;-))
Corriger « que ce soit pas » en « que ce ne soit pas »
[…] peut l’être pour tenter d’« arrière-planiser » la promotion immobilière (plus d’infos ici). Nous avons à cet effet créé un logiciel de gestion de projets immobiliers, que l’on a […]
question : comment creer un projet immobilier avec financement participatif ?
Bonjour,
Vous pouvez nous contacter à info@lymo.fr, nous vous préciserons les étapes.
Cordialement,
Jean-Baptiste Vayleux