Depuis début novembre 2015, Lymo n’a présenté aucun projet sur sa plateforme. « Que se passe-t-il ? » me demandent certains d’entre vous. « N’y a-t-il pas un problème ? » pensent même peut-être certains. L’absence de projets serait donc potentiellement synonyme de mauvaise santé. Autant j’ai déjà expliqué ici que le succès d’une plateforme ne devait pas se mesurer aux sommes qu’elle collecte, autant cet article entend démontrer que l’investisseur ne doit pas confondre volumétrie et qualité. Et surtout, que c’est bien la qualité qu’il doit rechercher, indépendamment de la volumétrie.

23 compromis signés et non encore financés pour Lymo

Mais d’abord, rassurons nos investisseurs. Nous avons actuellement 32 compromis en cours. Sur ces 32, 9 sont des opérations déjà financées. C’est-à-dire qu’il y a 23 compromis qui vont déboucher sur un financement dans les semaines/mois à venir. Et ce dans des zones aussi variées que Paris, Bordeaux, Toulouse, Lille, le Genevois Français. Notre équipe de développement foncier est bien chargée puisque sur le seul mois de janvier nous venons de signer 4 compromis. Le volume n’est donc pas un sujet, la difficulté est de proposer des projets à intervalles réguliers. Les projets immobiliers sont par nature longs et ils impliquent le travail de beaucoup d’intervenants différents (architectes, mairies, géomètres, notaires, entreprises de travaux, banques, etc…) sur lesquels le promoteur n’a qu’une prise partielle. Parfois, deux projets vont nécessiter un financement au même moment, d’autre fois plusieurs semaines s’écoulent entre deux projets.

L’investissement immobilier de qualité est difficilement reproductible

Mais revenons à notre sujet. Je comprends l’impatience de certains investisseurs qui aimeraient pouvoir bénéficier régulièrement de nouveaux projets. Il est vrai que nous sommes habitués avec la nouvelle économie à de l’abondance : tous les produits sur Amazon, tous les logements sur AirBnb… et après tout le crowdfunding est une des figures la nouvelle économie. Nous voudrions voir autant de projets à financer que de chaussures sur Sarenza. Mais ce raisonnement n’est tout simplement pas valable avec les actifs intangibles comme l’investissement immobilier : aucun d’entre eux ne ressemble à un autre. L’investissement de qualité se trouve comme une aiguille dans une botte de foin, à force de chercher. Ce n’est pas le volume qui compte, mais la qualité. L’investisseur rationnel n’a cure d’investir dans le plus grand nombre de projets : il souhaite investir dans ceux qui remboursent les intérêts promis. Et c’est notre travail que de les trouver.

L’investissement de qualité se trouve comme une aiguille dans une botte de foin, à force de chercher.

Alignement d’intérêt + sélectivité de projets = moins de deals

Mais comme vous le savez (cf. cet article) l’alignement d’intérêt est la marque de fabrique de Lymo : on ne peut jamais promettre que vous toucherez la rentabilité promise (risques il y a) mais on peut vous promettre que si vous perdez de l’argent, on en perdra aussi. Par ailleurs, Lymo a choisi de se concentrer sur a/ de l’immobilier résidentiel b/ dans un petit nombre de grands centres urbains à forte croissance démographique, pour limiter les risques. Et ce n’est pas faute de recevoir un grand nombre de dossiers dans d’autres secteurs géographiques, parfois de grande qualité. Mais il faut savoir dire non et se concentrer sur ce que l’on sait faire.

A la préhistoire du crowdfunding

Pour conclure, il faut bien se rendre compte que nous sommes à la préhistoire du crowdfunding. La plateforme qui émergera sera celle qui aura le meilleur historique de remboursement. Entre les deux modèles actuels – d’une part financer beaucoup de projets pour croitre rapidement et prendre une place d’hypothétique leader, et d’autre part croitre plus lentement mais en assurant le remboursement des projets -, nul ne sait qui va l’emporter. Mais en tout état de cause, il y en a un qui est risqué et l’autre non. Je vous laisse juger lequel.